Rechercher

Etre consultant spécialisé dans la gestion de crise cyber

Louise Marchand et Arnaud Lautier préparent les entreprises à faire face à une cyberattaque. Nous vous invitons à découvrir leur métier et leur parcours.

Vous avez tous les deux débuté votre carrière dans la diplomatie, à l’international. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Louise : J’ai toujours été passionnée par l’Histoire. M’orienter vers les relations internationales, travailler dans la diplomatie, c’était être au plus proche des décisions qui impactent le monde, et par extension son histoire. Mon cursus m’a amenée à effectuer des stages au Kirghizistan, en Bosnie-Herzégovine et au Togo. J’ai aussi étudié aux États-Unis et en Écosse et fait de l’humanitaire au Vietnam. Travailler à l’étranger chaque année était une volonté ; je ne me voyais pas vraiment faire carrière en France dans un premier temps. Cette période de ma vie a été d’une incroyable richesse : j’ai eu l’occasion de donner des cours de français à des diplomates, fait partie d’une délégation prenant part à des ateliers sur la construction de la paix, la réconciliation post-conflit et la justice transitionnelle, fait des recherches sur les programmes européens en matière de sécurité… Même si j’ai finalement choisi de ne pas poursuivre ma carrière dans la diplomatie, j’ai énormément appris.

Arnaud : La carrière militaire de mon père m’a permis de déménager souvent (une douzaine de fois) en France et à l’étranger. J’ai donc pu observer de près le milieu de la diplomatie et de la défense. À cela, s’ajoute le fait que je suis un fan inconditionnel, depuis tout petit, du plus connu des espions de sa Gracieuse Majesté*. J’ai été notamment marqué dans ma jeunesse par le film Bons Baisers de Russie. J’ai donc eu envie de persévérer dans le domaine des relations internationales. Pour cela, j’ai obtenu une licence en russe avant d’étudier le droit et les sciences politiques. Après des stages au sein de l’ambassade de France en Zambie, au Turkménistan et en Ukraine, j’ai préféré me tourner vers une carrière dans le secteur privé.

Pourquoi vous être spécialisés dans la gestion de crise ?

Arnaud : Après mon retour d’Ukraine, j’ai intégré une école de relations internationales. Mon emploi du temps étant adapté pour une activité professionnelle, j’ai pu travailler trois jours par semaine chez Safran. À la fin de ce stage, l’entreprise m’a offert l’opportunité d’effectuer un volontariat international en entreprise (VIE) en Russie pour deux ans. Quatre mois après mon arrivée, des attentats ciblaient le métro de Moscou. Cet évènement tragique a amené Safran à renforcer sa politique de gestion de crise et j’ai eu la chance de mener à bien ce projet. Cette expérience a été une révélation pour moi. J’ai par la suite décidé de poursuivre ma carrière dans la gestion de crise et la continuité d’activité. Après la Russie, je suis parti en Angola où j’ai pu travailler chez Total.

Louise : J’ai été familiarisée avec la gestion de crise cyber en prenant part à l’organisation d’exercices de crise, animés par Orange Cyberdefense et notamment par Arnaud. C’est lui qui m’a convaincue de rejoindre l’entreprise. Nous avions des parcours similaires, j’avais déjà quelques bases en conseil, mais je ne connaissais pas l’univers de la cybersécurité. Cela m’a fait un peu hésiter, mais j’ai aussi aimé l’idée de relever un nouveau challenge et j’ai donc rejoint les équipes d’Orange Cyberdefense.

Aujourd’hui, quelles sont vos missions chez Orange Cyberdefense ?

Louise : Je participe à l’organisation d’exercices de gestion de crise et je commence à intervenir chez des clients en pleine crise cyber afin de les aider au mieux dans leur organisation. À ces missions s’ajoutent des analyses de risques, la mise en place de gouvernance de données et l’accompagnement de nos clients dans leur mise en conformité règlementaire.

Arnaud : J’aide les entreprises à organiser leurs dispositifs de gestion de crise. Cela passe par des exercices de gestion de crise, mais pas uniquement. Je les accompagne également dans la mise en place et/ou la mise à jour de leurs politiques de gestion de crise et de leurs plans de continuité d’activité (PCA). Je réalise aussi des audits organisationnels et de sécurité.

A quoi ressemble votre quotidien ?

Arnaud : En règle générale, je travaille sur plusieurs missions en parallèle et suis libre de m’organiser en fonction des besoins de mes clients. En effet, Marc, mon manager, me laisse une grande autonomie, mais il sait se rendre disponible en cas de besoin. Je peux ainsi passer d’un sujet à l’autre. Mes journées ne se ressemblent jamais. Et c’est peut-être ce qui me plaît le plus au sein d’Orange Cyberdefense. Comme Louise, je ne viens pas de la cybersécurité. Par conséquent, je continue de découvrir ce domaine chaque jour, c’est passionnant.

Louise : Étant plus junior qu’Arnaud, je suis un peu plus accompagnée dans mes missions. Cela me permet de monter en compétences et gagner peu à peu en autonomie. Violaine, mon manager, [dont nous avons publié le portrait récemment], fait confiance à ses équipes pour s’organiser au mieux en fonction des priorités, mais elle reste très disponible au besoin. Je rejoins Arnaud sur le fait que nous n’avons pas de journée type. La cybersécurité évolue perpétuellement, aucun client n’a les mêmes attentes. On ne s’ennuie jamais !

Quels conseils donneriez-vous à un quelqu’un qui souhaiterait devenir consultant en cybersécurité spécialisé dans la gestion de crise ?

Louise : Je conseillerais de sortir de sa zone de confort, capitaliser sur ses expériences passées tout en étant curieux. Il faut avoir envie d’étendre ses connaissances et compétences à des sujets divers et variés.

Arnaud : Pour faire de la gestion de crise cyber, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié la géopolitique ou la cybersécurité. Cela s’apprend lors de vraies crises, ça se découvre. Il faut être motivé et prêt à penser différemment, tenter de nouvelles choses.

Note

*James Bond