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Michel Van Den Berghe : « Nous devons asseoir notre position de n°1 en Europe et revendiquer notre rôle de Casques bleus du réseau »

Michel Van Den Berghe, CEO d’Orange Cyberdefense revient, dans cette interview, sur l’année écoulée ainsi que sur les enjeux de 2020 pour notre entreprise et notre secteur d’activité. Rencontre.

2019 a été une année très riche pour Orange Cyberdefense. Quels évènements t’ont le plus marqué ?

L’année 2019 a été synonyme d’accélération de notre développement européen. En janvier dernier, nous avons acquis SecureData, acteur majeur de la cybersécurité au Royaume-Uni. Quatre mois plus tard, le rachat de SecureLink est venu consolider notre présence en Europe, notamment sur les marchés nordiques (Norvège, Danemark, Pays-Bas) mais aussi en Allemagne, en Belgique et au Royaume Uni.

Ces deux acquisitions confirment la position d’Orange Cyberdefense comme leader de la cybersécurité en Europe, un accomplissement dont je suis particulièrement fier. Il y a cinq ans, notre entreprise n’existait pas ; aujourd’hui, nous comptons près de 1000 salariés en France et 1100 à l’international. Nous sommes aussi désormais spontanément sollicités en France pour gérer des projets d’envergure. Je pense notamment à la sécurisation des communications lors du G7 qui s’est tenu à Biarritz en août dernier, mais aussi à notre prestation réalisée pour la Fondation du patrimoine en avril 2019. Nous avons en effet assuré la surveillance des dons en ligne et signalé près de 400 cagnottes potentiellement frauduleuses aux autorités.

Enfin, la campagne de sensibilisation au phishing à destination du grand public, à laquelle nous avons contribué avec Orange France, a été un succès sans précédent. Elle a aussi permis de mettre en avant le travail de nos équipes en France, au Canada et à Singapour, qui bloquent près de 45 000 sites de phishing chaque année.

En juillet 2019, tu as été nommé par le Premier ministre Edouard Philippe pour préfigurer un campus dédié à la cybersécurité. Où en est le projet ?

Après avoir rencontré de nombreux experts, du secteur privé comme public, je finalise actuellement un rapport que je remettrai prochainement au Premier ministre. J’ai été surpris de constater autant d’engagement ou de soutien autour du projet, de l’Etat comme des entreprises, qu’il s’agisse de grands groupes ou de start-ups. Pour tous, la volonté de travailler ensemble est réelle. Il y a quinze ans, je créais les RIAMS, dont le slogan est « Partager pour ne pas subir ». Le projet du campus cyber renforce des convictions que j’ai depuis longtemps : pour faire face aux cybercriminels, nous devons unir nos forces.

Quels sont les objectifs d’Orange Cyberdefense pour 2020 ?

Cette année, nous avons pour but de poursuivre l’accompagnement de nos clients dans les ruptures technologiques auxquelles ils font face : la sécurisation des environnements multi-clouds et la digitalisation de l’industrie en tête. Notre but est également d’asseoir notre position de numéro un en Europe et revendiquer notre rôle de Casques bleus du réseau. Cela passe notamment par une marque forte dont la valeur principale est la confiance. Un challenge particulièrement difficile à notre époque. Face à la multiplication des cyberattaques, la défiance s’installe au sein des entreprises.

Avec l’audace et l’excellence, la confiance fait en effet partie des valeurs de notre entreprise. Comment l’insuffles-tu aux équipes ?

Il est essentiel que nous développions en interne les valeurs dont nous faisons la promotion à l’extérieur. La confiance, pour nos talents, c’est d’abord de leur offrir une sérénité face à l’avenir : les membres du comité de direction et moi-même communiquons régulièrement sur notre stratégie afin que les équipes se sentent parties prenantes de notre projet, qu’elles puissent apporter leur pierre à l’édifice et avoir confiance dans la bonne santé de notre entreprise. Au quotidien, nous favorisons l’autonomie et encourageons la montée en compétences : nous n’hésitons pas à confier des projets ambitieux à des profils juniors, que nous accompagnons jusqu’à ce qu’ils soient prêts à prendre davantage de responsabilités.

Notre secteur fait face à une pénurie des talents. Quelles sont les actions mises en place par Orange Cyberdefense pour attirer, garder mais aussi former les recrues de demain ?

Pour attirer les talents, nous nous appuyons sur une marque employeur très forte. Notre position de leader sur le marché offre aux experts l’opportunité de travailler sur des projets aussi enrichissants que diversifiés. Nous accompagnons des PME comme des multinationales, qui évoluent au sein de tous les secteurs : de la finance à la santé en passant par l’industrie par exemple.

Nous développons également nos propres cursus professionnalisant à destination des nouvelles recrues ; l’Orange Cyberdefense Academy propose aujourd’hui trois formations pour devenir analyste SOCconsultant en cybersécurité ou spécialiste de l’Identity & Access Management.

Pour garder nos experts, nous avons mis en place un programme favorisant la montée en compétences à travers des formations, du mentoring et des assessments. Ils peuvent aussi bénéficier de mobilités transverses et rejoindre d’autres entités du groupe Orange, en France comme à l’international.

Pour conclure, que peut-on souhaiter à Orange Cyberdefense pour 2020 ?

Deux choses me tiennent particulièrement à cœur. La première est la réussite de notre transformation de leader français à leader européen. La seconde est la concrétisation du projet de campus cyber qui renforcera la coopération des acteurs les plus influents de notre secteur, soutiendra la recherche, suscitera des vocations et favorisera la montée en puissance des acteurs du numérique et de l’innovation sur les enjeux de  cybersécurité à l’heure où les cyberattaques sont susceptibles de porter atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.